SYDNEY (AFP) - Le Premier ministre australien John Howard a justifié jeudi la décision de Canberra de vendre de l'uranium à l'Inde malgré la non adhésion de New Delhi au Traité de non prolifération nucléaire (TNP).
Le chef du gouvernment australien a notamment fait valoir que son pays avait déjà accepté de vendre de l'uranium à la Chine. "Je pense que beaucoup d'Australiens trouveraient étrange qu'il soit acceptable de vendre de l'uranium à la Chine -- qu'elle que soit la nature du pacte -- mais pas à l'Inde", a-t-il dit.
M. Howard, qui doit s'entretenir du sujet par téléphone dans la journée avec son homologue indien Manmohan Singh, a également fait valoir que des garde-fous seraient mis en place pour s'assurer de l'usage pacifique de l'élément radioactif.
L'Australie, qui a les plus larges réserves prouvées d'uranium au monde, a laissé entendre le mois dernier qu'elle envisageait de vendre de l'uranium à l'Inde dans le sillage de l'accord américano-indien sur une coopération dans le nucléaire civil.
Négocié depuis juillet 2005 et parachevé à la fin du mois dernier, cet accord autorise les exportations américaines de combustible et technologie nucléaires civils vers l'Inde, pour la première fois depuis trente ans.
Il doit encore être ratifié par un Congrès réticent à le signer en l'état s'il n'impose pas des restrictions pour un éventuel usage militaire de la technologie fournie par les Etats-Unis.
S'il est entériné, cet accord bilatéral est de nature à inquiéter le Pakistan, un allié-clé de Washington dans sa "guerre contre le terrorisme", mais aussi rival de toujours de son grand voisin indien, contre lequel il a livré trois guerres depuis l'indépendance et la partition de l'Inde britannique il y a 60 ans.