25/09/08 Accord en vue sur le plan de sauvetage américain

WASHINGTON (AFP) - Les démocrates et les républicains du Congrès américain sont d'accord sur les bases du plan de sauvetage de l'économie présenté par l'administration Bush, a déclaré jeudi un des responsables démocrates, Christopher Dodd, à la presse.


Un accord entre démocrates et républicains semblait à portée de main jeudi sur le plan de sauvetage du système bancaire américain, rassurant les places financières mondiales qui s'inscrivaient en forte hausse.

La Maison Blanche a jugé qu'un accord était possible dans la journée sur l'injection de 700 milliards de dollars dans le système financier proposée par l'administration Bush. La porte-parole de la présidence américaine, Dana Perino, a salué les "progrès significatifs" dans les négociations avec le Congrès.

Le candidat démocrate à la présidentielle, Barack Obama, a rapporté que les parlementaires des deux bords semblaient "proches d'un accord", à quelques heures de la réunion à laquelle il devait participer à la Maison Blanche avec son rival républicain John McCain, à l'invitation du président Bush, pour tenter de parvenir à un consensus sur le plan de sauvetage.

"Il est temps d'agir ensemble, démocrates et républicains, dans un esprit de coopération au service des Américains", a déclaré M. Obama.

Les ventes de logements neufs aux Etats-Unis ont atteint en août leur plus bas niveau depuis plus de 17 ans, selon les estimations du secrétariat au Commerce américain publiées jeudi.

Elles ont plongé de 11,5% par rapport à juillet, pour s'établir à 460.000 unités (en rythme annuel). Il faut remonter à janvier 1991 pour trouver un niveau plus faible.

Les analystes tablaient en moyenne sur 518.000 transactions.

Intervenant solennellement mercredi soir à la télévision, George W. Bush n'a pas hésité à parler d'"économie en danger" et de "période sans précédent pour l'économie américaine" pour convaincre le Congrès de s'entendre au plus vite.

La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a rapporté que la Maison Blanche avait donné son accord aux principes que les démocrates souhaitaient incorporer au plan, notamment l'indulgence envers les propriétaires immobiliers insolvables et la limitation des indemnités des dirigeants de banques.

Les places financières mondiales semblaient reprendre un peu d'espoir sur une possible sortie de crise.

A 16H00 GMT, Wall Street gagnait 2,13%. Londres comme Francfort ont terminé en hausse de 1,99% et Paris a gagné 2,73%. En Asie, Tokyo avait auparavant cédé 0,90% et Hong Kong 0,15%.

Mais une semaine et demie après la chute de la banque d'affaires de Wall Street Lehman Brothers, l'anxiété continuait à parcourir la planète.

A Hong Kong comme à Singapour, des centaines de clients, rendus inquiets par les rumeurs de difficultés de la banque hongkongaise Bank of East Asia (BEA), faisaient la queue devant les succursales de l'établissement pour retirer l'argent de leurs comptes.

Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a estimé mercredi devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York que "la volatilité financière en particulier a touché de nombreux pays et son impact risque de devenir plus sérieux".

Les inquiétudes de Pékin sont d'autant plus aiguës que la Chine est l'un des plus grands détenteurs d'obligations du Trésor américain dans le monde et finance par conséquent une partie non négligeable de l'économie américaine.

En Europe, où les signes de ralentissement prononcé de l'économie s'accumulent, le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück a appelé jeudi à "re-civiliser" les marchés financiers, par une véritable régulation internationale.

Loin d'être optimiste sur l'évolution de la crise, il a lancé: "si d'aucuns prétendent voir de la lumière au bout du tunnel, ils devraient envisager la possibilité que cette lumière soit simplement celle des phares du train qui arrive en sens inverse".

La France et l'Allemagne ont décidé de créer un groupe de travail sur les ventes à découvert, a annoncé à Berlin la ministre française de l'Economie Christine Lagarde.

Ce mécanisme est accusé d'avoir fortement amplifié la dégringolade des valeurs financières la semaine dernière, incitant notamment les régulateurs boursiers américain, français, britannique ou encore allemand à l'interdire ou à le limiter temporairement

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